Le niveau de vie des retraités en France est particulièrement favorable, mais les défis macroéconomiques et démographiques de demain laissent entrevoir une nécessaire adaptation du système de retraite pour maintenir cet équilibre.
Un niveau de vie relativement stable et souvent enviable
En 2021, le niveau de vie médian, c’est-à-dire le revenu disponible par ménage, des retraités s’élève à 1 970 euros par mois, ce qui est légèrement supérieur (+2,1 %) au niveau de vie médian de l’ensemble de la population, estimé à 1 930 euros par mois.
Le niveau de vie des retraités progresse moins vite que celui de l’ensemble de la population, tout en restant meilleur que la moyenne
Ce constat est en grande partie dû au fait que beaucoup sont propriétaires, sans enfants à charge, ce qui réduit leurs besoins financiers. Ainsi, la situation des retraités est largement enviable, comparativement à leurs voisins européens.
Les retraités français font figure de privilégiés par rapport à leurs voisins, avec un revenu moyen similaire à celui de l’ensemble de la population
Par ailleurs, ce patrimoine immobilier peut être aussi une source de revenus additionnels. Ainsi, les revenus du patrimoine représentent 14% des revenus des retraités, contre une moyenne à 9% pour l’ensemble des ménages.
Malgré une érosion de leurs pensions, les retraités peuvent compter sur leurs revenus du patrimoine qui représente 14% de leurs revenus totaux
Sur ce plan, les retraités français sont ceux qui bénéficient le plus du capital immobilier dans l’ensemble de leurs revenus en Europe, juste derrière les Danois.
Les retraités français sont ceux qui bénéficient le plus du capital immobilier dans l’ensemble de leurs revenus en Europe, juste derrière les Danois
Un meilleur niveau de vie pourtant grignoté par l’inflation et les politiques fiscales
Le pouvoir d’achat des retraités a subi les effets de l’inflation, surtout en 2022. Bien que les pensions aient été réévaluées, leur progression est souvent en décalage par rapport à la hausse des prix, impactant leur niveau de vie.
Les pensions de retraite s’érodent, car leur progression est inférieure à celle de l’inflation
En plus de l’inflation, les pensions de retraites ont été réduites avec la hausse de la fiscalité, notamment celle qui touche la CSG.
Sous l’effet de l’inflation et de la hausse de la fiscalité, le pouvoir d’achat des retraités s’effrite depuis 2017
La hausse récente des revenus du patrimoine a néanmoins soutenu une croissance modérée de leur niveau de vie ces dernières années.
Des inégalités réduites mais une pauvreté persistante
Le taux de pauvreté parmi les retraités est relativement bas (10 %) comparé à l’ensemble de la population (14,5 %). Les politiques de redistribution jouent un rôle important, contribuant à réduire la pauvreté chez les retraités modestes.
Le taux de pauvreté des retraités s’établit à 10 %, soit bien en dessous de celui de l’ensemble de la population qui approche des 15
Un vieillissement générationnel qui change la donne
Avec une part croissante de retraités issus de carrières complètes et de nouvelles générations de femmes ayant davantage cotisé, le profil des retraités évolue vers des pensions plus élevées, bien que l’écart de pension avec les hommes subsiste. Cependant, les réformes récentes et la hausse de la durée d’assurance requise pourraient limiter cette progression pour les futures générations.
Avec un meilleur taux d’activité des femmes, les différences de pensions de retraites entre les hommes et les femmes se réduisent
Un statut envié, mais soumis à de nouveaux défis économiques
Si les retraités actuels disposent globalement d’un niveau de vie stable, ils font face à des pressions économiques croissantes, notamment l’inflation et les réformes des régimes de retraite.
Ces pressions économiques risquent de peser davantage sur les générations de futurs retraités (ex : recul de l’âge de départ, baisse anticipée du niveau des pensions)
Cela alimente le débat sur l’équité intergénérationnelle, les actifs actuels devant financer des systèmes de plus en plus coûteux pour une population retraitée en expansion.
Le nombre d’actifs pour un retraité baisse fortement depuis 20 ans, remontant légèrement ces dernières années, jusqu’à 1,8 actifs par retraité
