La France a maintenant le 4e pire taux de chômage de la zone euro. Le nombre de chômeurs a beau avoir reculé de 18% depuis 2017, cette baisse reste modeste à l’échelle européenne. Enquête sur des chiffres en demi-teinte
Tout d’abord, il faut le rappeler : oui, le chômage est à un niveau historiquement bas. Depuis 5 ans, il se stabilise sous les 8%, ce qui n’était jamais arrivé depuis une quarantaine d’années. Et c’est tant mieux
La baisse du chômage depuis 2017 est bien réelle, et concerne toutes les tranches d’âge.
En revanche, la baisse du chômage ne s’applique pas à toutes les catégories socio-professionnelles. Depuis 2017, le taux de chômage des cadres a augmenté ! Il reste cependant contenu, à 3,9% contre 8,8% pour les employés et 10,8% pour les ouvriers.
Mais il convient de rappeler un contexte important : si le chômage est à un niveau historiquement bas en France, c’est le cas chez la majorité de nos voisins de la zone euro. Le taux de chômage a été divisé par 2 de 2013 à 2024 dans la zone euro, passant de 12% à 6%.
Et depuis 2017, le taux de chômage en France dépasse celui de la zone euro. Si cet écart défavorable n’était que de 0,3 point en 2017, il atteint un record à 1 point en 2024.
Pendant que le nombre de chômeurs reculait de 18% en France, il baissait de 27% sur l’ensemble de la zone euro. Sur cet indicateur, la France ne se situe qu’à la 12e meilleure place sur 20 pays classés.
Ainsi, la France a maintenant le 4e taux de chômage le plus élevé de la zone euro (juillet 2025).
La situation touche particulièrement les familles. 10% des enfants de 0 à 17 ans en France vivent dans des foyers ou aucune personne n’est en emploi, le 2e taux le plus élevé de la zone euro derrière la Belgique.
Parallèlement au chômage, l’emploi suit la même tendance : la France a créé des emplois, mais à un rythme moins un peu moins élevé que le reste de la zone euro.
Non seulement la dynamique des créations d’emploi est plus faible en France que dans le reste de la zone euro, mais elle génère aussi moins de valeur ajoutée. Le PIB par personne en emploi a même reculé de 1,5% depuis 2017 !
