Public, privé… les Français toujours attachés à la liberté de l’enseignement 

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En France, le débat sur l’école oppose traditionnellement l’enseignement public, laïque, et l’enseignement privé, souvent catholique. Si le public accueille l’immense majorité des élèves, le privé attire une part non négligeable des familles… et cette proportion tend à progresser. Les derniers chiffres du Ministère de l’Education nationale confirment une légère hausse des effectifs du privé au lycée entre 2019 et 2024, dans un contexte pourtant marqué par la stagnation démographique des lycéens, voire leur baisse. 

Hexagone propose de revenir sur les chiffres récents, avant d’explorer l’ancrage historique et géographique du privé. A partir d’un récent sondage réalisé par l’IFOP, nous pouvons mettre en lumière la reconnaissance sociale dont bénéficie cette filière, y compris sur la dimension spirituelle, pour enfin élargir la réflexion aux motivations des familles. 

L’enseignement privé est de plus en plus attractif en France 

L’enseignement privé, majoritairement catholique, attire de plus en plus de familles en France. Selon les données les plus récentes publiées par le ministère de l’Education nationale, la part des lycéens inscrits dans le privé est passée de 20,9 % en 2019 à 21,6 % en 2024, soit 7 200 lycéens de plus scolarisés dans le privé alors que la population lycéenne dans le public chute de 22 500 individus. Cette progression d’un point peut sembler modeste, mais elle intervient dans un contexte où la population lycéenne stagne, voire recule (-15 000 en 5 ans). 

Un ancrage historique et géographique de l’enseignement privé, portée par la tradition catholique 

Cette fidélité au privé s’explique en partie par un héritage culturel. Dans les régions marquées par une forte tradition catholique, Bretagne, Vendée ou encore certaines zones rurales de l’Ouest, les établissements privés bénéficient d’un enracinement ancien. Leur identité religieuse reste un facteur d’adhésion, même si la pratique catholique connaît une baisse continue. Ainsi, la part des lycéens scolarisés dans un établissement privé passe de 21,6 % en moyenne à près de 51 % en Vendée, 47 % dans le Morbihan ou le Finistère. 

Une reconnaissance au même titre que le public 

Malgré cette dimension confessionnelle, l’enseignement privé sous contrat est aujourd’hui pleinement intégré au paysage scolaire français, et même défendu par la population. Un sondage IFOP réalisé pour Famille Chrétienne, RCF et Radio Notre Dame montre en parallèle que 67 % des Français se déclarent attachés à la liberté des parents de choisir entre public et privé. L’école privée bénéficie ainsi d’une légitimité sociale large, bien au-delà des cercles pratiquants. 

Malgré la diminution de l’influence de la religion, la place du spirituel dans l’école catholique demeure 

Un sujet délicat concerne l’organisation de temps spirituels au sein des établissements privés catholiques. Nous l’avons souligné, la part des pratiquants au sein de la société française a largement diminué, ne dépassant plus les 10 % selon les estimations récentes. Pourtant, le fait d’intégrer un établissement privé confessionnel encourage les personnes concernées à reconnaitre la légitimité du spirituel dans ces lieux. Parmi les Français qui fréquentent les établissements privés, 79 % estiment justifié de prévoir des moments spirituels sur le temps scolaire. Fait notable, cette ouverture dépasse les générations : près d’un jeune sur deux de moins de 35 ans partage ce point de vue (39 % favorables contre 41 % défavorables). 

Le choix du privé dépasse la religion 

Si la tradition religieuse demeure une clé de lecture, d’autres facteurs expliquent l’attrait croissant du privé : recherche d’un encadrement jugé plus rigoureux, taille des classes, continuité éducative du primaire au lycée, voire simple perception d’un climat scolaire plus favorable. Autant d’éléments qui nourrissent une tendance appelée à se poursuivre, alors que les débats sur l’école publique restent vifs en France. 

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