Grâce aux données du parc automobile français, Hexagone revient sur les évolutions récentes des ventes et de la circulation des véhicules, qui montrent le développement accéléré d’un marché fracturé entre d’un côté des véhicules neufs minoritaires et de moins en moins polluants, et de l’autre un marché de l’occasion où les voitures diesel persistent.
Depuis 10 ans, on assiste à la disparition du diesel au profil des véhicules hybrides
Depuis 2014, les ventes de véhicules diesel ont reculé de 83%, passant de plus d’un million en 2014 à moins de 200 000 en 2023. En parallèle, elles d’hybrides ont été multipliées par 15.
Un marché automobile morose qui peine à se remettre de la pandémie de 2020
Malgré un rebond de la vente de véhicules neufs en 2023, le nombre de ventes reste bien inférieur à ce que l’on observait en tendance jusqu’en 2019 avec un pic de 2,3 millions de véhicules vendus.
Le marché des véhicules d’occasion représente les trois quarts des ventes sur les 25 dernières années
Si les ventes de véhicules concernent principalement des véhicules d’occasion, représentant environ trois quarts des ventes depuis au moins les années 2000, un record a été atteint en 2021, avec 78 % de véhicules d’occasion sur le total des ventes réalisées cette année.
Conséquence directe : l’âge moyen des véhicules du parc est de plus en plus élevé
Reposant principalement sur des ventes de véhicules d’occasion, le parc automobile français vieillit depuis 30 ans, passant d’un âge moyen de 5,8 ans en 1990 à presque 10 ans aujourd’hui.
Dualité marquée entre les deux marchés : le diesel a quasiment disparu du marché du neuf mais restent prépondérant dans l’occasion
Nous l’avons vu, la vente de véhicules diesel neufs a quasiment disparu. En revanche, en ce qui concerne le marché de l’occasion, les moteurs diesel conservent leur importance, avec 51% des ventes sur ce marché.
La mise en place des vignettes Crit’Air a accompagné le mouvement de renouvellement du parc automobile, plus qu’elle ne l’a lancé
Instaurée en 2017, la vignette Crit’Air est venu accompagner un mouvement de renouvellement du parc automobile français afin de respecter les engagements de la France en matière de réduction des émissions de CO2.
La vignette est classée en six catégories, allant de 0 (pour les véhicules électriques ou très peu polluants) à 5 (pour les véhicules les plus polluants), et permet de gérer l’accès des véhicules aux zones à faible émission ainsi que les aides à l’achat de véhicules moins polluants.
La mise en place des vignettes fracture le territoire : les Crit’Air 3, 4 et 5, bientôt exclues des zones à faible émission, sont particulièrement nombreuses dans les communes pauvres
Dans la cadre de la future interdiction des véhicules Crit’Air 3 dans les Métropoles de Paris et de Lyon dès 2025, Hexagone a analysé les 500 communes françaises de plus de 100 habitants où la proportion de véhicules classés Crit’Air 3, 4 et 5 est la plus élevée, et les a comparées à celles où cette proportion est moindre.
Le constat est frappant : le revenu médian y est inférieur de 12 000 euros, soit un écart de 40 %. Cette situation révèle une réalité préoccupante : non seulement les propriétaires de ces véhicules jugés polluants risquent une exclusion progressive des centres-villes, mais l’accès à des véhicules plus récents leur sera plus difficile d’un point de vue financier.
Références
Parc et circulation des véhicules routiers, SDES