Enseignants et parents d’élèves notent l’école : avertissements sur la chute du niveau

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Alors que les petits Français rejoignent les bancs de l’école, Hexagone publie les résultats de son sondage exclusif réalisé fin juillet 2024 en partenariat avec Opinionway. Pour la première fois une enquête publique propose un regard croisé des enseignants et des parents d’élèves sur l’évolution du niveau scolaire des jeunes Français. Le sondage montre que les enseignants et les parents constatent une baisse du niveau scolaire et qu’ils pointent du doigt surtout l’effet des écrans sur les performances des élèves, sans oublier la dégradation perçue du système éducatif causée par de multiples réformes et le manque de moyens. Les parents d’élèves témoignent également d’une certaine inquiétude quant au manque de compétences des enseignants.

En prise directe avec la réalité du terrain, 85 % des enseignants reconnaissent que le niveau scolaire s’est dégradé depuis une dizaine d’années et 38 % qu’il s’est même « beaucoup » dégradé. Ils sont rejoints sur ce constat par 70 % des parents d’élèves.

Signe du consensus autour de cette baisse du niveau, seuls 5 % des enseignants et 14 % des parents estiment à l’inverse que le niveau progresse.1

  • Les parents d’un élève scolarisé en zone REP sont nettement plus nombreux à percevoir une amélioration du niveau des élèves (42 %, contre 8 % des parents dont l’enfant n’est pas en REP). Pour autant, même parmi ces parents d’élèves, une courte majorité estime que le niveau des élèves en France s’est dégradé (47 %).
  • Parmi les enseignants les plus pessimistes quant à l’évolution du niveau, on retrouve ceux qui ont le plus d’expérience en matière éducative, ainsi 47 % des enseignants âgés de 50 ans et plus reconnaissent que le niveau s’est « beaucoup » dégradé contre 18 % des enseignants de moins de 35 ans.
  • Par ailleurs, on note que cette baisse se remarque plutôt au niveau du collège et du lycée (respectivement 43 % et 41 % des enseignants dans ces niveaux jugent qu’il s’est « beaucoup » dégradé, contre 28 % au primaire) et entre le public et le privé, 40 % des enseignants du privé remarquant une forte dégradation contre 30 % de ceux du privé.
  • Chez les parents d’élèves, ce sont surtout les plus diplômés qui notent une forte dégradation du niveau (34 % des Bac +2 contre 22 % parmi ceux n’ayant pas le Baccalauréat) et ceux qui scolarisent leurs enfants dans le privé (39 % contre 30 % dans le public).

Les enseignants identifient spontanément trois principaux problèmes pour expliquer cette baisse du niveau scolaire : le système scolaire et ses problèmes (38 %), comme le manque d’exigence, les réformes inefficaces ou la pénurie d’enseignants, l’impact des écrans (32 %) ou encore le manque d’investissement des élèves (20 %).

L’état du système scolaire français – et ses effets sur la baisse du niveau – semblent préoccuper à la fois les parents et les enseignants. Les classes surchargées sont citées par 85 % des enseignants et 80 % des parents, qui dénoncent de plus un manque de discipline dans les salles de cours  (respectivement 72 % et 86 %). 77 % des parents d’élèves déplorent de façon générale un manque de moyens dans les établissements, tout comme 79 % des enseignants.

  • Le manque de discipline dans les classes est plus cité par les parents des élèves les plus avancés dans leur parcours scolaire : 91 % au lycée, 85 % au collège et 78 % en école élémentaire. Au sein du corps enseignant, la discipline est surtout citée par les professeurs de collège (80 % contre 71 % au lycée et 63 % en école élémentaire).

La responsabilité des professeurs eux-mêmes dans la dégradation des résultats du système scolaire français suscite bien plus de désaccord. Selon une majorité des parents, leur manque de formation (59 %) mais encore plus leur absentéisme (71 %) alimentent la dégradation du niveau scolaire des élèves français. Les enseignants s’opposent en majorité à ces considérations : seuls 41 % d’entre eux jugent que le niveau de formation des enseignants est un facteur explicatif, et seulement 24 % pour l’absentéisme.

Alors que le début de l’année 2024 a été marqué par des polémiques sur l’enseignement public et privé, à la question de savoir si un élève a plus de chance de réussir dans l’enseignement privé ou public, les enseignants se montrent parfaitement divisés : 49 % pensent que c’est dans le public contre 49 % autres citant le privé (hors ou sous contrat). Un résultat en demi-teinte pour les établissements publics, dans lesquels exercent 4 enseignants sur 5.

  • Parmi les enseignants les plus convaincus par les chances de réussite offertes par le privé on retrouve les plus jeunes des enseignants (60 % de ceux âgés de moins de 35 ans), ceux enseignant au lycée (51 %) et naturellement ceux enseignant dans le privé (90 %). Chiffre remarquable, 40 % des enseignants dans le public pensent que c’est dans le privé qu’un élève a le plus de chance de réussir.
  • Sur cette question, les parents d’élèves penchent eux toujours en faveur du public (58 %, + 2 points en un an), notamment les générations de parents les plus âgées (65 %), ceux étant les moins diplômés (62 % des sans-diplômés ou inférieur au bac) ou ceux ayant fait le choix du public pour leurs enfants (71 %). A noter donc toutefois que plus d’un quart des parents ayant mis leurs enfants dans le public (28 %) pensent que leur enfant aurait tout de même plus de chance de réussir … dans le privé.

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