Lycées professionnels, éducation prioritaire… quand l’absentéisme explose

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L’absentéisme scolaire, une situation qui perdure d’année en année

En France, l’absentéisme scolaire reste une réalité importante, surtout dans les collèges et lycées publics. Dans une récente note d’information, la DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) montre qu’en 2023-2024, 7 % des élèves ont été absents sans justification pendant au moins quatre demi-journées dans un mois. L’enquête définit une absence non justifiée comme une absence sans motif ainsi qu’une absence motivée dont l’excuse donnée n’a pas été considérée comme recevable par l’établissement. 

Au-delà de cette moyenne annuelle, on note que la part des absences non justifiées augmente au fil de l’année scolaire : de 3 % en septembre, elle atteint 13 % en mai, juste avant la fin de l’année. Malgré ces chiffres, le taux d’absentéisme est resté globalement stable depuis vingt ans, oscillant entre 4 et 7 % selon les années. 

Un absentéisme marqué socialement pouvant déboucher sur un décrochage scolaire 

Tous les établissements ne sont pas touchés de la même façon. Dans la moitié d’entre eux, moins de 4 % des élèves sont absentéistes. Mais dans un quart des établissements, le taux d’absentéisme dépasse 8 %. 

Les lycées professionnels sont les plus touchés, avec 17 % d’élèves concernés, contre 7 % dans les lycées généraux et technologiques, et 5 % dans les collèges. Par ailleurs, malgré les moyens mis dans ces établissements, les Réseaux d’Éducation Prioritaire (REP et REP+) font partie des plus concernés par le phénomène. Dans ces collèges, 10 % des élèves sont absentéistes en moyenne, et jusqu’à 13 % dans les REP+.  

Quelles causes à l’absentéisme ? 

Cela s’explique en partie par des difficultés sociales plus fortes dans les REP et un engagement scolaire plus faible dans la voie professionnelle, encore trop souvent un choix par défaut pour certains élèves. Le manque de ressources à la maison (calme, matériel, soutien familial) joue également un rôle important. De manière générale, les élèves issus de milieux sociaux défavorisés sont plus souvent absents.  

Un absentéisme “persistant”, c’est-à-dire quand l’élève manque plus de 10 demi-journées sans justification dans le mois, s’est également installé. En moyenne, cela concerne 2 % des élèves, et jusqu’à 5 % dans les lycées professionnels. C’est un signe préoccupant, car il peut précéder un décrochage scolaire. 

Des conséquences sérieuses sur les élèves 

Au-delà du décrochage scolaire de ces élèves absentéistes, les absences non justifiées représentent une perte d’environ 2 % du temps d’enseignement. Ce chiffre est plus élevé dans les lycées professionnels (4 %) que dans les collèges (1 %). Mais plus globalement, que les absences soient justifiées ou non, durant l’année scolaire 2023-2024, 8 % des heures d’enseignement ont été perdues à cause de ces absences, jusqu’à 10 % en lycée professionnelle. 

Au-delà du temps perdu, l’absentéisme peut entraîner une baisse des résultats scolaires, un décrochage, et plus tard des difficultés pour s’insérer dans la vie active. Il peut aussi être lié à des problèmes de santé mentale, de sommeil ou à un sentiment de mal-être à l’école. 

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